Toutes les chansons sur lesquelles je n’aurais pas dû m’ébattre

De tous les symptômes qui affectent le monde contemporain, penchons-nous sur celui qui voudrait qu’une soundtrack signifiante ponctue le moindre événement de nos vies, notamment nos relations intimes. Outre l’aspect malpratique de devoir changer de chanson toutes les quatre minutes en moyenne dans le feu de l’action, l’excitation est toujours à la merci de quelques paroles qui ne collent pas ou d’un long solo chiant de guitare. C’est la raison pour laquelle sont créées les playlists spéciales sexe – c’est d’ailleurs rarement réussi, à moins que toutes les chansons ne soient « Erotic City ».

Si vous avez besoin de planquer le son de vos ébats parce que vous habitez encore chez vos parents ou que votre voisin est déjà venu frapper pour demander si la prochaine fois il pourrait regarder, voici une liste de chansons à décocher absolument de votre iTunes, établie à partir d’anecdotes récoltées autour de moi.

« Simply Having a Wonderful Christmas Time » – Paul McCartney

À l’université, mon premier copain et moi, on écoutait toujours de la musique quand on batifolait parce que les murs de ma résidence de merde étaient tellement fins quon pouvait entendre la fille d’à côté respirer. J’étais et suis obsédée par les Beatles, et j’ai toujours trouvé que les sexy playlists avaient un côté triste et bizarre, du coup on passait souvent des solos de John Lennon avant de s’y mettre. Un jour, mon copain a mis les Beatles, mais juste au moment où les choses commençaient à prendre une tournure brûlante, on s’est tapé l’introduction de ce classique de Noël et le son des cloches du traîneau fut terni à jamais.

« Sexual Healing » – Marvin Gaye

Ma pote Sarah a perdu sa virginité avec Nostalgie en fond sonore. Vers l’Heure de la Pénétration, Marvin Gaye s’est mis à sussurer à ses oreilles, faisant d’elle à la fois une femme et un cliché.

La soundtrack du Roi Lion

Ma copine Laura a rencontré un type dans un bar. Il l’a ramenée chez elle, ils ont bu des verres, ils ont baisé. Ce jour-là, les Dieux iTunes étaient vénères, et bien qu’étant sur le mode shuffle ils ont repassé en boucle l’opening du Roi Lion de Disney, celui qui fait « NAHHHHH SVENNNNYAHHHHHHH ». Elle a fini par virer le track et ils s’y sont remis, donc la fin de l’histoire est tout de même heureuse.

Les pubs Spotify quand on ne paie pas pour avoir un compte

Ma coloc m’a dit que c’était ce qui l’avait poussée à payer pour avoir Spotify.

« Use Your Fist And Not Your Mouth » – Marilyn Manson

Ma sœur Gemma et son copain sont ensemble depuis leurs 17 ans. Elle m’a raconté qu’un jour, elle avait eu l’impression de vachement transgresser parce qu’elle avait gardé ses talons et qu’elle lui avait mis une petite fessée, jusqu’à ce que cette chanson passe.

De la musique expérimentale faite maison

Quand mon ami Geoff était en école d’art il a dû réaliser un projet digital media qui incluait des soundscapes et l’idée de douleur ou un truc du genre. Le truc, c’est qu’il avait enregistré un clip inutilement long d’une fille en train de hurler de douleur, et avait quelque peu oublié ça. Bref, Geoff était avec un garçon, il met du Bonobo super fort, pour pouvoir tranquilement se sucer et que ça devienne sale, quand tout à coup une fille s’est mise à hurler à un volume incroyablement élevé. Après, le garçon en question a voulu « parler ».

The God Delusion par Richard Dawkins

Les livres enregistrés sur cassette et la bouche pleine de jus d’un type que vous avez rencontré sur Grindr ne vont pas ensemble.

Cet article est originellement paru sur Noisey