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Quelque part dans le désert australien, il existe un musée à la gloire de Mad Max 2

Par amour pour Max Rockatansky, Adrian Bennett a déménagé à l'autre bout du monde.

Photos via le musée Mad Max 2

À première vue, un musée entier à la gloire de Mad Max 2 semble être une idée au moins aussi absurde qu'un musée dédié à Men in Black 3 ou Bad Boys 2. Mais contrairement aux deux derniers films cités, le second volet des aventures de Max Rockatansky est un excellent film  – et les sous-vêtements en cuir de Lord Humungus n'ont jamais laissé personne indifférent. Alors que le prochain Mad Max sortira sur les écrans en 2015, cet endroit est tout de même une vraie bizarrerie plantée au milieu du désert australien.

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En effet, qui pourrait avoir le courage de créer un mausolée à la gloire d'un film sorti en 1981, même si celui-ci est sans doute la meilleure suite de film de l'histoire – à égalité avec Le Parrain 2 ? Adrian Bennett l'a fait, et c'est notre nouveau héros. Ce citoyen britannique a déménagé avec toute sa famille en Australie, avant d'acheter une parcelle de terre au milieu de nulle part afin d'y bâtir un musée qui rassemblerait des pièces de choix tirées d'un film post-apocalyptique devenu culte. J'ai décidé de l'interviewer afin de savoir s'il n'était pas devenu complètement fou.

VICE : Pourquoi avez-vous créé ce musée dédié à un seul film et situé en plein milieu du désert ?
Adrian Bennett : L'idée m'est venue lors d'une précédente visite en Australie. Je me suis rendu compte qu'il n'y avait aucun lieu qui célébrait le fait que de nombreux films avaient été tournés dans cette région. On parle pourtant d'un film qui a permis au monde entier de placer l'Australie sur une carte. J'ai donc décidé de créer un musée uniquement consacré àMad Max 2.

Le site web de la ville de Silverton décrit votre musée comme le seul et unique musée dédié à Mad Max 2.C'est sans doute le seul musée dédié à une suite de film. Pourquoi avez-vous choisi Mad Max 2 ?
J'ai choisi de rassembler des éléments de Mad Max 2 parce que les autres films de la saga n'ont pas été tournés ici.

Que pensez-vous de Max Max : Au-delà du dôme du tonnerre ? Tout le monde juge ce film catastrophique.
En tant que film, Mad Max 3 est correct, mais il n'a définitivement pas sa place parmi la saga Mad Max. Le principal attrait des deux premiers films est le rapport aux voitures, qui parle énormément au public américain et australien. Avec la mort du producteur Byron Kennedy en 1983, cet aspect a complètement disparu. Je pense que le film est quand même regardable.

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Quelle a été la réaction de votre famille en apprenant votre déménagement dans l'outback pour ouvrir un musée autour d'un film des années 1980 ?
En 2004, ma femme, trois de mes enfants et moi-même sommes partis en Australie pour visiter les lieux sur lesquels avait été tournés Mad Max 1 et 2. Durant la première semaine, nous nous sommes baladés autour de Melbourne, c'était génial. Mais le point d'orgue a été la visite de Broken Hill et de Silverton, où Mad Max 2 a été tourné.

Après avoir visité Broken Hill, nous avons pris la direction de Silverton pour admirer le coucher de soleil depuis le point de vue de Mundi Mundi, là ou a eu lieu la célèbre course poursuite au tout début du film. J'étais bouleversé et j'ai immédiatement su qu'il fallait que je m'installe ici.

Après deux longues années, on a fini par déménager à Adélaïde, car c'était la condition pour obtenir un visa. Mais dès que j'avais un moment de libre, je faisais six heures de route pour aller jusqu'à Broken Hill et Silverton.

Je tentais de convaincre ma femme Linda de m'accompagner à chaque fois, mais le fait d'avoir déménagé à l'autre bout du monde était déjà assez dur pour elle. Sa famille lui manquait, donc je n'insistais pas et je faisais les six heures de route tout seul. Je n'avais pas vraiment de proches en Grande-Bretagne, donc je ne ressentais pas la même chose que ma femme. J'étais au paradis.

Après trois années à Adélaïde, Linda a changé d'avis et on a déménagé à Silverton. À l'époque, il y avait 50 habitants dans le village. Aujourd'hui il n'y en a plus que 35.

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La maison que nous avons achetée a été construite en 1887 et avait besoin d'être restaurée, mais elle était vendue avec une large parcelle de terrain qui allait me permettre de construire le musée Mad Max.

Quand avez-vous ouvert le musée ?
On a commencé les travaux en 2009. Toute la structure était à construire et elle faisait tout de même 400 mètres carrés. La musée a ouvert en septembre 2010, et il est devenu ce qu'il est aujourd'hui grâce à la générosité de nombreuses personnes, qui m'ont offert des véhicules ou des objets qui avaient été utilisés dans le film. Et j'en récupère tous les jours de nouveaux !

Silverton est une ville toute petite perdue au milieu du désert australien. Est-ce qu'il vous arrive de vous réveiller et d'avoir l'impression d'être dans Mad Max ? Qu'est ce que ça fait de vivre dans un environnement aussi isolé ?
Silverton est une ancienne cité minière qui n'est pas si isolée que ça car elle n'est qu'à une vingtaine de kilomètres de Broken Hill, qui compte 18 000 habitants. Silverton est un endroit incroyable et vous comprenez pourquoi tant de réalisateurs sont venus tourner ici. La ville reçoit 120 000 visiteurs en moyenne par an, donc je n'ai pas le temps de m’ennuyer !

Comment êtes-vous devenu un amoureux inconditionnel de Mad Max ?
Des amis m'avaient conseillé d'aller voir Mad Max 1 et 2, qui passaient à la suite dans un cinéma à côté de chez moi. J'avais 18 ans, j’étais passionné par les motos mais j'étais surtout intéressé par les soirées dans des pubs plutôt que par les films de motards.

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Ils m'ont finalement convaincu et je n'ai pas décroché un seul mot entre la scène d'ouverture deMad Max 1 et le générique de Mad Max 2. Je n'arrivais pas à réaliser, j'avais vu les films les plus originaux de ma vie. Et ils était australiens ! J'étais obnubilé, je ne pensais à rien d'autre qu'à ces films, où ils avaient été tournés, par qui, etc.

Qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ?
En 2000, j'ai fait venir une Ford Falcon Coupe du Texas. J'ai mis un an et demi à la transformer en Interceptor, la même que possède Max dans les films. C'était la seule réplique qui existait dans toute l'Europe. Mais mon objectif ultime était de visiter les lieux de tournage.

Comment avez-vous pu récupérer tous ces objets ?
Des gens nous en ont donnés ou prêtés, et on en a également acheté. J'ai aussi récupéré des objets qui avaient été abandonnés après le tournage de ces deux films.

Combien de pièces avez-vous dans votre collection ?
C'est dur à dire. Je peux juste vous affirmer qu'il est de plus en plus difficile de trouver de la place !

Quelle est la pièce la plus rare ?
Je dirais le boomerang et la boîte à musique qui appartenait dans le film à l'enfant sauvage.

Le succès de Mad Max est en grande partie dû à la performance de Mel Gibson. Avez-vous constaté une chute du nombre de visiteurs depuis qu'il a complètement pété les plombs ?
Pour beaucoup de fans, la qualité de Mad Max réside dans les cascades, l'action et non dans Mel Gibson. Il était génial dans le rôle, mais il ne portait pas le film. Même s'il traverse une mauvaise passe en ce moment, ça n'a pas du tout affecté le musée. Je pense tout de même que Gibson est un acteur et un réalisateur de talent et qu'il a encore beaucoup à apporter.

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Qu'avez-vous ressenti en apprenant que Tom Hardy allait reprendre le rôle de Mel Gibson dans le prochain Mad Max ?
Cette nouvelle m'a ravi. Je ne pouvais imaginer personne qui conviendrait mieux au personnage que Tom Hardy. C'est un acteur incroyable dont le charisme est indéniable. Il va être parfait.

Vous avez vu le trailer du prochain Mad Max ? Que ressentez-vous avant la sortie de Fury Road ?
Le film va être incroyable, celui que Miller voulait faire depuis des années mais pour lequel il n'avait jamais réussi à réunir assez d'argent. Il faut aussi avoir en tête que ça ne sera pas la suite des trois premiers volets. C'est un nouveau Max basé sur celui que nous connaissons mais adapté à une nouvelle époque.

Les gens ont peur que l’essence de la saga soit modifiée, mais le cinéma a tellement changé depuis 30 ans qu'il est nécessaire d'évoluer. Cette fois-ci, on parle d'un film à gros budget. Je peux vous assurer que je serai le premier à voir ce film.

Vous pensez que vous aurez plus de visiteurs après la sortie de Fury Road ?
Oui, je le pense. J'imagine qu'un nouveau public s'intéressera à Mad Max et que cela permettra aux gens de redécouvrir les trois premiers films.

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