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techno

Facebook veut écouter la télé avec vous. Littéralement

Le réseau social voudrait se servir de fréquences inaudibles pour espionner vos habitudes télé.

Facebook nous surveille de près. On le sait depuis un moment déjà. Il semble pourtant que le géant américain n’ait pas tout à fait eu sa leçon. Comme nous l’apprenait la semaine dernière Metro UK, Facebook a déposé plusieurs brevets, dont un pour une technologie aussi novatrice qu’inquiétante qui permettrait à votre télé d’envoyer des commandes à votre téléphone.

Avec cette innovation, appelée « broadcast content view analysis based on ambient audio recording » (« analyse du contenu télévisuel basée sur l’enregistrement des sons ambiants »), Facebook permettra à des annonceurs d’intégrer dans leurs publicités télévisées des sons diffusés à des fréquences inaudibles pour l’humain. Ces derniers déclencheront le micro de votre téléphone intelligent et transmettront à Facebook l’information sur les pubs que vous regardez. Le réseau social pourra ensuite vendre aux annonceurs des promotions ciblées.

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Plus qu’un simple moyen de générer de la publicité de plus en plus pointue, il permettrait aussi à Facebook de s’enrichir en vendant des statistiques sur votre vie. Chaque fois que le système déclenchera votre téléphone, ce dernier enregistrera une sorte d’empreinte sonore de votre environnement. La compagnie pourra ainsi monnayer des données indiquant non seulement si vous avez été exposé à la pub, mais aussi pendant combien de temps ou même si vous vous êtes levé pour aller aux toilettes. Par exemple, si le système détecte le son d’un bébé qui pleure dans une pièce adjacente, des pubs de couches Huggies pourraient apparaître dans votre fil d’actualités.

Des brevets qui sèment le doute

Après la publication d’articles sur les brevets déposés, un porte-parole de Facebook a déclaré que « la plupart des technologies comprises dans ces brevets n’ont pas été intégrées à Facebook et ne le seront jamais », sans toutefois préciser lesquelles pourraient l’être. Il serait aussi beaucoup plus facile de croire la compagnie si toutes ces innovations ne montraient pas un désir de collecter des données personnelles sur ses utilisateurs.

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Selon Anne-Sophie Letellier de chez Crypto-Québec, cette technologie devrait absolument nous inquiéter, sachant qu’Amazon travaille sur un brevet similaire avec Alexa, son système d’assistance virtuelle. « En entendant des mots-clés reliés à des produits de consommation, Alexa pourrait amasser des informations sur les préférences des gens. C’est une tangente qu’on voit déjà chez les géants du numérique. » Quant aux moyens de désactiver ce genre de fonctions sur nos téléphones, le seul vrai moyen serait d’éteindre son appareil, à moins que Facebook offre des paramètres qui permettraient de faciliter cette déconnexion. « La vraie question, c’est de savoir à quel point on veut que ces compagnies, qui ont déjà énormément de nos données personnelles, la possibilité de nous écouter dans notre intimité », dit Letellier. « Il faut mettre des balises ; encadrer ça avec des outils juridiques. »

Ce genre de technologie allonge la liste des gadgets qui frôlent l’espionnage personnel dans un avenir dystopique. En Chine, un programme de reconnaissance faciale en développement accorderait à chaque citoyen une note sociale, tandis que Google a conçu un ours en peluche doté d’une caméra et d’un micro, qui nous rapproche chaque jour un peu plus de Black Mirror.

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